Business,  Conseils

10 choses à savoir (faire) pour être freelance

4.
And How Much Should I Charge?

Un autre élément essentiel et pourtant l’un des plus difficiles à déterminer, est de savoir comment et combien facturer ses services. Il n’y a bien entendu pas de réponse unique puisque tout dépend de l’industrie, du client, du pays, de notre expérience et réputation, etc. Toutefois il y a quelques points généraux à retenir :

Avant de se lancer, il est essentiel de connaitre les pratiques de son industrie (manières de facturer et montants). Pour ce faire on peut par exemple discuter avec des gens déjà établis, ou chercher des listes de prix dans des livres et sur des sites (bonne idée de conserver toutes ces informations quelque part).
Le but est d’avoir en tête les pratiques communes et une échelle de tarifs, pour d’ores et déjà trier les sources de projets entre celles qui payent bien et les autres, et surtout ne pas se placer trop bas (et ainsi perdre de l’argent en plus d’éroder les tarifs de toute la profession), ni trop haut (et ainsi soit ne décrocher aucun contrat, soit décrocher des contrats qui dépassent nos compétences).
Il est tout aussi important de conserver une liste des tarifs négociés pour chaque contrat remporté, pour se faire une idée des réalités du marché et de sa propre valeur.
Il est extrêmement difficile d’accroitre un tarif pour les projets futurs d’un même client s’il était trop bas lors du premier projet. Mieux vaut simplement passer à un autre client. Pour ceux qui souhaitent quand même tenter de proposer un tarif initial faible avec l’idée de remporter le client puis d’augmenter plus tard, mon conseil est de clarifier ça dès les négociations initiales (en parlant de « tarif exceptionnel » par exemple), puis d’indiquer sur la facture la nature unique du deal. Par exemple en indiquant le plein tarif puis en ajoutant une « réduction pour 1ère commande » qui diminue le prix jusqu’au niveau négocié. La clé est que le client doit comprendre dès le début que ce tarif n’est pas standard.
Tout système de tarification se résume à facturer soit le travail fourni (taille d’un script en voix off, nombre de mots en traduction, nombre d’heures passées, etc.), soit la valeur créée (quelle est la valeur du résultat de mon intervention pour mon client ?).
Le premier système est plus facile à mettre en œuvre et est donc le plus courant, mais c’est aussi le plus limité. Le second peut donner lieu à des tarifs incomparablement plus élevés (et des clients tout aussi satisfaits, voire plus) mais nécessite une relation forte avec le client et plus de compétences en négociations. Alan Weiss a beaucoup parlé de ça : ce qu’il appelle « value-based pricing ».
L’idéal est bien entendu de baser son tarif minimum sur le travail fourni, puis de l’augmenter au maximum en fonction de notre valeur aux yeux du client.
De manière similaire, tout système de tarification se résume à facturer soit le projet dans son ensemble, soit le temps passé dessus.
Facturer du temps est presque toujours une mauvaise idée puisque cela crée un conflit d’intérêt entre soi-même et le client (plus on est doué, plus on travaille vite et moins on est payé, et inversement). La seule situation qui puisse le justifier est un projet facturé au travail fourni (si facturé à la valeur délivrée la question ne se pose pas) et où la quantité de travail est impossible à estimer. Donc pour éviter de demander trop peu on peut se rabattre sur une facturation à l’heure et s’assurer d’être payé pour le temps passé. Mais ça doit être l’exception et pas la règle.
D’un autre côté il me parait essentiel de garder un œil sur ce que représente le revenu issu de chaque client une fois divisé par le temps passé à le générer. En effet, le temps est LA ressource qui ne revient jamais. Donc s’il est vrai que baser ses tarifs sur des unités de temps est une mauvaise idée, savoir quels clients nous payent le mieux pour notre temps est en revanche essentiel.
Ce n’est pas parce que toute l’industrie tarifie d’une certaine manière qu’il est interdit de tenter autre chose. Pour reprendre l’exemple d’Alan Weiss : il fut l’un des premiers à tarifer son activité de consultant à la valeur créée et non à l’heure (comme faisaient – et font toujours – 90% de ses concurrents).
Sortir des sentiers battus n’est jamais une évidence bien sûr, et cela doit se baser sur la conviction que le système proposé est plus juste pour tous (tenter de changer les règles pour y gagner au détriment de ses clients ne fonctionnera jamais sur le long-terme et finira par détruire une réputation, en plus d’être contraire aux règles élémentaires d’honnêteté et de respect). Et même dans ce cas, cela ne fonctionnera probablement qu’avec les clients qui nous font confiance et/ou pour les projets importants où le client est prêt à discuter et à expérimenter (plutôt que juste chercher le freelance le moins cher). Mais en cas de succès cela peut payer gros : meilleurs revenus pour soi, système de tarification alternatif pour toute l’industrie (pour éviter l’érosion continuelle des tarifs), excellente réputation (services de qualité, coopération aisée…), etc.
Important
J’ai observé (et après discussion avec d’autres indépendants je ne suis pas le seul) un phénomène intéressant et plutôt contre-intuitif concernant les tarifs pratiqués par les freelances et l’impact sur leur clientèle : les clients attirés par les tarifs bas sont aussi très souvent les plus problématiques.

Ma seule explication à ce jour est qu’à vouloir payer peu, ils attirent des gens incompétents et essayent de compenser en ajoutant un maximum de règles, de vérifications, de pénalités, etc.

A contrario, les clients qui payent bien sont aussi souvent les plus agréables. Ainsi mes clients qui me commandent des projets de plusieurs milliers d’euros me donnent en général le résultat attendu puis me laissent travailler. Inutile de dire que je ne cherche pas à discuter s’ils demandent des retouches ou autre, et que je n’hésite pas à soumettre des idées ou prendre des initiatives. Résultat je suis bien payé et ils sont extrêmement satisfaits du résultat.

En contrepartie, ceux qui négocient sans fin pour quelques dizaines d’euros ont aussi tendance à vouloir constamment vérifier ce que je fais, à avoir des dates butoirs super courtes, à automatiser leurs processus au point qu’il soit impossible de suggérer ou faire quoi que ce soit qui sorte des sentiers battus (même si cela ajoute de la valeur), etc.

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