
L’histoire derrière l’histoire
Introduction
Bienvenue cher lecteur ou lectrice,
Si vous êtes ici c’est probablement que vous avez lu/lisez en ce moment les Chroniques de Galadria et souhaitez en savoir plus sur son origine et le processus d’écriture. Ou bien peut-être comptez-vous vous lancer mais aimeriez savoir ce qui vous attend ?
Quelle que soit votre raison vous êtes au bon endroit ! Toutefois avant de poursuivre je souhaiterais mentionner un article de blog que j’ai écrit intitulé « 10 conseils pour écrire un roman » et qui se base exclusivement sur l’expérience accumulée lors de la rédaction de mon livre. Il donne par conséquent un bon aperçu des coulisses derrière mon travail (avec plusieurs anecdotes) en plus de lister quelques conseils que j’espère utiles, adressés à ceux qui comptent écrire quelque chose.
Bref, laissez-moi donc vous parler un peu de l’histoire derrière l’histoire des Chroniques de Galadria…
7 ans dans « l’Autre Monde »
J’ai écrit le roman « Chroniques de Galadria » durant 7 années, de mes 13 ans à 20 ans. La fin coïncide en fait avec mon départ pour la Suède, début d’une « nouvelle vie »…
Bien sûr l’histoire a été modifiée de nombreuses fois durant le parcours (et la forme aussi à mesure que mon français évoluait), mais plusieurs points sont restés les mêmes : le rêve, l’aspect conte philosophique, l’idée Maggs/Protecteurs et d’autres points clés de l’histoire que je ne révèlerai pas ici (ce serait dommage de gâcher la surprise !).
Durant ces 7 années, les « CG » comme nous les appelons affectueusement (et c’est quand même plus court !) m’ont plus ou moins pris tout mon temps. Je me faisais un devoir de retranscrire dans l’histoire tout ce que je vivais, voyais, découvrais ou expérimentais. D’une certaine manière je vivais dans ce livre plutôt que dans la réalité…
À vrai dire cette idée centrale de rêve était inspirée de ma situation : pendant des années je rêvais de vivre sur cet « Autre Monde », et la réponse à ce désir a pris la forme d’un livre… Et il m’a fallu attendre la toute fin du récit pour réaliser qu’en vérité la vie même est un rêve !
Un autre point intéressant est la correspondance troublante entre les évènements qui m’arrivaient et le passage de l’histoire sur lequel je travaillais. L’exemple le plus flagrant est sans doute de mon côté la découverte du livre « Le Guerrier Intérieur » de Thierry Pasquier et les conséquences sur ma vie, radicalement changée, au moment précis où j’attaquais la fin du récit : alors que je découvrais comment je voulais désormais mener ma vie, avec mon départ pour la Suède en toile de fond, Glaide arrivait lui-aussi au terme de son aventure, avec tous les enseignements et les conclusions qu’il était temps de tirer. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres : toute mon évolution personnelle a naturellement trouvé sa place dans l’histoire.
Les autres auteurs
Je n’ai pas été seul dans mon travail toutefois. J’ai certes débuté à 13 ans, motivé par la parution de « La Prophétie des Pierres » écrit par la très jeune Flavia Bujor à l’époque (je voulais moi aussi être un très jeune auteur publié !), mais ce n’est qu’à 17 ans, après avoir reçu un soutien précieux de ma professeure de français Sylviane Bouvier, qui avait adoré les premiers chapitres du premier volume (il n’y avait que ça d’écrit à l’époque), que je me suis réellement mis au travail : rédaction d’une page au moins tous les soirs, retravaille de ce qui allait devenir le premier volume, etc…
Jusque-là le livre n’avait été qu’une vague idée en arrière-plan (j’avais en tête un petit récit de moins de 100 pages), bien que l’idée de l’Autre Monde et mes rêves associés aient toujours été présents. Mais soudain le récit est devenu central dans ma vie, et alors que je progressais l’un de mes amis d’enfance est petit à petit devenu l’une des personnes les plus importantes à mes yeux : Arthur Clément a passé son temps à discuter avec moi de tous les aspects des CG, à découvrir chaque personnage, à me donner des idées lorsque je me trouvais dans l’impasse, à dessiner des ébauches de la carte du monde et, au final, à vivre l’aventure comme je la vivais. Il est probablement le seul qui comprenne réellement toute la portée de cette épopée, et il est toujours à mes côtés alors que nous travaillons désormais à traduire et diffuser cette histoire.
Bien qu’ayant tenté de le remercier à la fin du volume 6, aux côtés d’autres gens dont le rôle fut important dans la rédaction du livre, je crains qu’il n’y ait pour moi aucun moyen de lui rendre justice… Merci encore vieux frère !
La place de la musique
L’un des derniers points à mentionner est certainement la musique : les grandes lignes des Chroniques de Galadria me sont venues à l’esprit après avoir joué à Final Fantasy X et aussi et surtout en écoutant de la musique : la B.O. du jeu, d’autres B.O. de films, d’anime et d’autres jeux ainsi que d’autres styles musicaux.
J’ai toujours aimé la musique et elle s’est avérée une composante très importante dans la rédaction de ce livre. Si importante en vérité que j’ai fini par composer mes propres musiques, liées aux CG (les albums « Chroniques de l’Autre Monde »).
Au début j’ai simplement utilisé cette histoire déjà existante comme source d’inspiration, mais maintenant écouter ces compositions me permet de revivre l’intensité de l’aventure : je revois les images, retrouve les émotions…
N’hésitez donc pas à écouter tout ça pour prolonger l’épopée, ou simplement la rendre plus intense !
Édition en ligne et le début d’une nouvelle ère
Au début je pensais que garder le roman terminé dans un tiroir et le sortir de temps en temps pour le partager avec des amis et des proches me conviendrait. Et c’est exactement ce que j’ai fait pendant deux ans et demi (probablement aussi pour laisser cette partie de ma vie derrière moi et construire quelque chose de neuf en Suède).
Pourtant l’idée d’éditer l’histoire et de la rendre disponible pour tous ne m’a jamais vraiment quitté. Et alors que j’étudiais les alternatives à l’édition traditionnelle (que j’avais tentée assez tôt mais qui s’était révélée demander trop de travail, en plus du fait que je n’aimais pas l’idée d’abandonner mes droits), je suis tombé sur Smashwords, qui à l’époque étaient pionniers dans le monde de l’auto-édition d’ebooks. La vision de l’entreprise, leurs arguments en faveur du livre numérique (à une époque où les liseuses commençaient à apparaitre un peu partout) et la possibilité de garder mes droits et donc de laisser tomber à n’importe quel moment m’ont convaincus. Cela me rappelait aussi la façon dont j’avais publié mes musiques, ce que je n’ai jamais regretté de faire, et aujourd’hui je n’ai également aucun regrets !
Cependant ce que j’ignorais c’est qu’au lieu de marquer la dernière phase dans la création des Chroniques de Galadria, cette étape a réveillé mon intérêt pour l’histoire. J’ai dû en effet la relire plusieurs fois pour corriger des erreurs et même ajuster des passages entiers (améliorant au passage le livre dans son ensemble), et cela m’a aidé à réaliser à quel point je voulais partager avec le monde les messages qu’elle contient. J’ai d’une certaine manière découvert que ce roman n’était pas juste un moyen pour un adolescent de traverser son adolescence, mais qu’il y avait là quelque chose de potentiellement intéressant pour un public plus large. À la fois une aventure, un voyage à suivre, et des réflexions sur nos vies.
Et maintenant ?
Aujourd’hui les Chroniques de Galadria sont en cours de traduction dans plusieurs langues et j’ai pu créer des vidéos qui combinent les textes et leur bande originale. J’ai d’autres idées comme un livre audio (voire une saga audio !) et la création de versions papier mais tout cela demande beaucoup de temps et empièterait sur mes autres activités. Donc pour le moment je les ai mises de côté.
En revanche je me concentre sur un projet en particulier, qui représente peut-être la version ultime de l’histoire (celle qui raconte véritablement l’aventure que je souhaite raconter) : il s’agit de la production d’une série d’animation basée sur le roman.
Toutefois le point commun à tous les projets liés aux Chroniques de Galadria est le fait que je ne pense pas être un auteur : j’ai simplement écrit une histoire qui me tenait à cœur et qui, je pense, était nécessaire pour mon développement en tant qu’individu, sans avoir pour objectif de devenir un professionnel. Aujourd’hui j’aimerais que les CG soient une source de réflexion, d’inspiration et peut-être même d’enseignements pour certains. Et s’il est certain que l’univers de Galadria pourrait sans peine donner naissance à une flopée de suites et extensions diverses, il n’en sera pourtant rien : je laisse à mon public, qu’ils soient lecteurs, auditeurs ou spectateurs, le soin de s’approprier ce monde et d’en créer les passages manquants. Mon rôle s’arrête avec la narration de la vie que j’aurais aimé avoir à l’époque : la vie de Glaide, un homme qui a réalisé son rêve…
David